Notre village n’échappe pas à la règle d’apports de gens ou d’évènements faisant l’histoire.
Je ne vais pas m’approfondir sur la situation de notre commune, qui a la particularité d’être divisée en deux, du Sud au Nord par le Canal Latéral à la Loire, construit de 1826 à 1839.( j’ai lu que le projet initial, seulement réalisé au XIXème siècle, du canal latéral à la Loire, daterait de l’époque de Sully, sous Henri IV. Ce canal, reliant la Loire depuis Nantes au Rhône jusqu’à Genève, permettant à la ville de La Rochelle de relier Genève, ( Fief de l’Eglise Presbytérienne réformée). A la fin du XIXème siècle, les écluses de ce canal furent élargies et mises au gabarit « Freyssinet », Ce canal serait considéré par certains comme voie fluviale stratégique tant civil que militaire, parait-il.)
Mais n’oublions pas qu’autrefois nous dépendions pour partie, au sud de l’Auvergne, au Nord du Nivernais et à l’Est de la Bourgogne.
Notre canton se trouve le plus au Nord-Est du département de l’Allier, faisant partie de notre Province du Bourbonnais prestigieux à partir de 1327 ( Duché) , et depuis seulement peu de temps de l’Auvergne, avant , cela devient plus délicat, les documents sont rares, pour ne pas dire « tenus sous le manteau » du silence et de l’oubli.
Le village se trouve touchant la Loire côté Ouest, après le Turail un plateau plus ou moins vallonné jusqu’au chef-lieu du Département : Moulins sur Allier.
C’est un pays de 1874 Ha, à une altitude de 225m, peu fertile, à la végétation sauvage et pauvre : ajoncs, genêts, landes, peu de bois de haute futaie et encore moins de carrière. ( dit Sologne Bourbonnaise).
La population actuelle serait de 693 habitants, en 1896, ils étaient 1047.
Pourtant la construction du Canal Latéral à la Loire apporta à une certaine époque quelques modernités, surtout on peut monter à Paris.
Notre commune connue anciennement sous le nom de WADO qui exprimerait par le latin vadum la notion de passage, gué, porte gardée ( en tête ou en avant-garde), ou WAL d'origine germanique, signifiant garde ou protection.
Son nom évoluera avec le temps : WALE au XI è s., GARNAYUM, GARNATUM au XIIè s., GARNA ou GARNATO au XVè s., puis plus tard GARNAT sur LOIRE pour seulement cinq années, puis en 1745 c'est GARNAT-EN-BOURBONNAIS. Enfin, à la formation des départements ( 10 Août 1791) en tête du registre on trouve GARNAT-LESME , car certains territoires tel que les Barboulots, les Jeandeaux, Allotats, Chanlons appartiennent à cette commune, mais séparés par la Loire et dont les habitants allaient tout naturellement à l'église à Garnat. Puis à partir de la Révolution, les registres paroissiaux seront intitulés GARNAT-ST MARTIN , seule cette dernière commune ne formant plus qu'une paroisse avec Garnat. Dans les fascicules de 1894 et 1902, les paroisses sont distinctes. et enfin GARNAT sur ENGIÈVRE par décision du Conseil municipal du 17 mai 1903 ( pour éviter la confusion avec Gannat, située dans le sud du département ). C'est la seule commune de France a porter ce nom. Quelques noms de villages pourraient exprimer le même sens : Gannay sur Loire, La Garnache en Vendée, Garnetot dans le Calvados, Les Garnauds dans les Hautes Alpes, Garneran dans l'Ain, latinisé en Warmacarius au VIème siècle, cette commune devient Guaermerens au XIIème siècle. Quelques lieux-dits : Garnait à Marly S/Arroux ( Saône et Loire) et dans la Loire " chez Garnat" proche de St Bonnet de Quarts, au sud de La Pacaudière. ( Curiosité : J'ai trouvé un petit village qui s'appellait " Garnata", anciennement sur une des collines enserrées dans l'enceinte de la cité de Grenade(Espagne)....)
Le village est aussi traversé par l'Engièvre,( dont le nom a évolué aussi puisque l'on trouve Angésor, Angésoré sur certaines cartes anciennes), dans lequel s’écoule La Lissière provenant bien loin, au -dessus de Beaulon, côté sud, longeant le Canal Latéral à la Loire, dans le bas du turail (1), puis traversant celui-ci par l'Aqueduc, est rejoint au même endroit par un ruisseau privé, écoulement naturel de l'Etang des Calbats.
(1) Turail : (turaux) c'est le sommet du Talweg, espace incliné, qui lui-même, rejoint le fond de la vallée.
Talweg : mot allemand de tal vallée et weg chemin.